Palworld : belle innovation, ou gros plagiat ?
Fan des jeux de survie, je ne pouvais pas passer à côté de Palworld. En accès anticipé sur Steam, le jeu fait couler beaucoup de l'encre, puisqu'il a réussi à se mettre à dos plusieurs "fanbases" en seulement quelques jours. Bel exploit !
Le principe
Le principe de Palword est assez simple : vous vous réveillez, les mains vides et habillé d'un simple pagne, sur une île déserte, peuplée de petites créatures appelées des Pals, qui ressemblent à des animaux. Au début du jeu, on voit surtout des moutons et des poulets, mais on croisera assez vite des Pals plus badass : aigles, dragons, etc.
Vous devez établir votre camp, dans lequel il faut travailler, notamment pour construire des outils (pioche, hache) et de l'équipement (armure, flèches). Bonne nouvelle, vous n'êtes pas seul, et les Pals mettent la main à la pâte. Ils peuvent aussi vous assister pendant les combats : chaque Pal a une série de compétences et d'attaques spéciales, associées à un élément (feu, eau, foudre, etc).
Quand vous montez de niveau, vous gagnez des "points de technologie" qui vous permettent de débloquer de nouveaux objets à construire, de plus en plus complexes et efficaces. Il vous faudra collecter des ressources (pierre, bois, etc).
Bref, c'est assez classique pour un jeu de survie, si on excepte les petits animaux.
Gros carton
Lancé sur Steam vendredi 19 janvier, Palworld est parti pour être un des cartons de l'année : déjà 7 millions de ventes (oui, en 5 jours), dont un million de copies pendant les 8 premières heures de sa commercialisation. Les avis sont globalement positifs, tout se passe bien pour Pocket Pair, le petit studio japonais qui développe et commercialise le jeu.
Le jeu est aussi disponible sur le GamePass de Microsoft.
Bref, c'est déjà un gros phénomène.
Là où ça coince
Très rapidement, les premières critiques ont commencé à arriver, notamment sur les forums de Steam. Sur cette plate-forme, les joueurs ne peuvent laisser un avis qu'à la conditon d'avoir acheté le jeu. On est donc à peu près protégé des "review bombing" (quand des internautes se liguent pour démonter les notes d'un produit). Les forums, eux, sont des espaces de discussions libres.
On a donc plusieurs fanbases qui sont venues exprimer leur mécontentement :
- les fans de Pokemon : les Pals ressemblent trop aux créatures qu'ils connaissent, et on doit même lancer des "PalSpheres" (aka "Pokeballs") pour les attraper.
- les fans de Zelda : le personnage possède une tablette, son endurance baisse lorsqu'il escalade une falaise, les graphismes sont assez simples et très colorés, et même l'écran-titre qui s'affiche quand on découvre un nouveau lieu ressemble énormément à celui de Breath of the wild / Tears of the Kingdom.
D'autres critiques se font aussi entendre : le jeu est accusé de promouvoir l'esclavagisme et la cruauté envers des animaux. En effet, il faut les affaiblir (en tapant dessus) pour pouvoir les capturer, et ils doivent ensuite bosser sur le camp.
La presse s'enflamme
La presse française n'a pas tardé à s'emparer de la polémique, en allant parfois trop loin.
Le Figaro a reproché au jeu de "s'inspirer grandement et sans autorisation du principe de monde ouvert de Fortnite" (source). Deux remarques :
- Fortnite n'est pas un jeu en monde ouvert. C'est un "battle royale" où les joueurs sont tous dans une zone commune et doivent s'éliminer les uns les autres. Un monde ouvert, comme son nom l'indique, est une immense zone dans laquelle le ou les joueurs peuvent se déplacer librement et faire ce qu'ils veulent.
- Les mondes ouverts existent depuis toujours. Dans l'ère moderne, c'est GTA III qui est souvent cité comme le premier monde ouvert (même si on peut remonter jusqu'à Ultima, en 1981, qui posait les prémices du genre). Depuis, on a eu (pour n'en citer que quelques uns), tous les jeux Rockstar, les jeux Bethesda (Skyrim, Fallout...), Minecraft, etc.
Chez Le Monde, on préfère attaquer le PDG de Pocket Pair, Takuro Mizobe, parce qu'il a d'autres activités, notamment dans le domaine des cryptomonnaies, et qu'il ne le mentionne pas sur le site du studio (source). On se permet aussi des remarques sur la "communication officielle" du studio, qui précise que Palworld est aussi inspiré de Valheim, de Sons of the Forest, et des quinze mille autres jeux de survie et construction sortis ces dernières années, puisque le genre est en plein boom, notamment depuis la sortie de Rust en 2013 (ça fait quand même plus de 10 ans que c'est à la mode).
Mon avis
On ne va pas se mentir, le jeu de Pocket Pair s'inspire largement d'autres titres, dont Pokemon et Zelda. Les inspirations sont un peu brutes, et j'imagine que Nintendo ne va pas se laisser faire. J'ai croisé un "Pikachu version Wish" dans Palworld, assez proche de l'original pour me faire glousser. À mon avis, le studio aurait mieux fait d'intégrer les éléments "inspirés" d'une manière un peu plus subtile.
Ceci dit, leur jeu compile plein de mécaniques tirées d'autres jeu, ce qui en fait un titre assez complet. Il y a toujours quelque chose à faire, la map est assez grande et relativement variée (avec un système de biomes classiques : colline, forêt, zone d'eau, montagne enneigée, etc), le système de progression est bien pensé, et, on va être franc, le fait de ne pas devoir tout se taper à la main sur le camp, où on peut laisser bosser les Pals, donne une impression de liberté.
Franchement, pour un early access d'un petit studio, c'est propre. À voir comment ça va évoluer !
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